SOIRÉE DE PRÉSENTATION DE LA CARTE DES MILLÉSIMES ÉDITION 2022

Publié par Aude Rebourcet le

LA CARTE DES MILLÉSIMES DE LA COMPAGNIE DES COURTIERS JURES

Comme chaque année depuis 1914, la Compagnie des Courtiers-Jurés Experts Piqueurs de Vins de Paris réalise sa Carte des Millésimes et la présente officiellement au monde du vin lors d’un cocktail au mois de mai.
L’édition 2022 s’est déroulée au Club Français du Vin, le 24 mai dernier. Après le discours de bienvenue de Fabrice BERNARD, Président de la Compagnie, la synthèse de l’année 2021 a été présenté par Myriam HUET, œnologue – conseil et membre de la Compagnie des Courtiers Jurés.
Comme chaque année, nos invités viennent de tous horizons : journalistes, dirigeants de clubs d’œnologie, directeurs de concours vinicoles, responsables d’organismes officiels et d’établissements publics du monde du vin ont l’occasion d’échanger avec les membres de la compagnie.

COMMENT EST CONSTRUITE LA CARTE DES MILLÉSIMES ?

L’objectif de la carte des millésimes est d’offrir au lecteur une vue globale de la qualité́ des vins en fonction de leur région de production et du millésime. Elle est le fruit du travail des Commissions permanentes de la Compagnie chargées de réunir des appréciations qualitatives sur la production des vignobles.
Chaque commission se compose de 5 ou 6 membres travaillant sous l’égide d’un président de région de production vinicole.
Les commissions se rendent régulièrement dans chaque vignoble afin d’interroger les viticulteurs, les services vinicoles, les comités interprofessionnels, les responsables locaux de l’INRA ou de l’INAO ainsi que tous les membres de la filière qui peuvent contribuer à parfaire leur jugement.
Dans ces déplacements les commissions dégustent les vins nouveaux et revoient la qualité des millésimes anciens. Elles procèdent au réexamen de la valeur des années anciennement cotées et à la modification éventuelle de leur cotation en fonction de leur évolution.
Le président de chaque commission adresse alors son rapport au Président de la Compagnie en début d’année comprenant l’appréciation de la dernière récolte et la cotation de l’avant-dernière récolte.
Ainsi, la Carte des Millésimes est un instrument de mesure ”vivant » au même titre que les vins dont elle est chargée d’évaluer la qualité.

LA CARTE DES MILLÉSIMES ÉDITION 2022 – Retour sur le millésime 2021

37,823 millions hectolitres, ce sont les volumes de vins produits en 2021 donnés par les Douanes en Janvier 2022.
C’est une baisse de 14 % par rapport à la moyenne des 5 derniers millésimes (44 millions hl). C’est moins grave que ne le laissaient penser les précédentes prévisions et mieux que le millésime 2017 (36,8 millions hl), mais 19% de moins que le millésime 2020.

Pourquoi une si faible récolte ?
Principalement à cause des gelées de printemps, qui ont été d’une rare violence : trois nuits d’affilée, Mardi 6, mercredi 7 et jeudi 8 avril, avec des températures allant parfois jusqu’à -9°C. Certains vignobles ont même subi plusieurs épisodes de gel, comme le Centre-Loire ou la Champagne. Tous ont été touchés. Mais particulièrement le sancerrois, le Muscadet, la Bourgogne, de Chablis au Beaujolais, le Jura et la Savoie, qui affichent en moyenne -34% par rapport à 2020. Champagne, Languedoc-Roussillon et Sud Ouest oscillent entre -20 et -25%. Le sud-est a été épargné, avec une récolte en Provence supérieure à celle de 2020, ainsi que la région de Cognac, qui est la plus importante de France en volume, cette année.
On a également observé beaucoup de coulure et de millerandage en Languedoc, principalement sur le grenache, ou en bordelais sur le Merlot, sans doute dus aux à-coups thermiques, fraîcheur des mois d’avril et de juin, suivie, vers la fin de la floraison, de journées chaudes à près de 35°C.
De nombreux épisodes de grêle ont frappé localement presque toutes les régions, comme à Vouvray le 3 juin, sans parler de la tornade qui a provoqué l’effondrement du clocher de Saint-Nicolas de Bourgueil…
Les fortes précipitations survenues en juin ont fait monter la pression du mildiou, qui a été particulièrement virulent en Alsace, Champagne, Bourgogne, Centre, un peu plus limitée en Bordelais et Cognac, alors que le sud-est a été globalement épargné.
L’été, pas très chaud, a été très arrosé, et les vendanges de fait, n’étaient pas très précoces. Les vignerons ont rarement pu attendre des maturités parfaites, à cause de l’état sanitaire défaillant. Il a donc fallu donc adapter les vinifications, avec notamment moins d’extraction, plus de fraîcheur.
Quand la nature n’est pas clémente, et c’est un euphémisme en 2021, c’est là que l’on voit tout le talent des vignerons et des vinificateurs.

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